Synthèse de la situation

 

1. Projet éolien industriel dans la Piège, souhaité par ses deux promoteurs

les 3 sites des 2 projets
les 3 sites des 2 projets

Jusqu'à 18 éoliennes géantes, de 125m et 150m de haut, en surplomb du sillon Lauragais et du Canal du Midi (en surplomb du Mas-Saintes-Puelles et de Villeneuve-la-Comptal), aux portes de Castelnaudary et aux confins de la Ganguise, le long de la ligne de partage des eaux Atlantique / Méditerranée.

Ce projet (2 projets siamois) est le souhait des 2 promoteurs (EDF E-N, Ecopower), il est conforme à leur intérêt : il leur apporterait la plus forte rentabilité, au moindre coût. C'est leur intérêt, c'est leur souhait, ça se comprend fort bien.

Mais ce projet est-il

  • dans l'intérêt de la transition énergétique et de la préservation de la biodiversité ?
  • dans l'intérêt de l'avenir du territoire de la Piège et du Lauragais Audois ?

 

"Une éolienne, c'est mieux qu'une centrale nucléaire", oui, bien sûr.
Mais pour autant, faut-il faire n'importe quoi, n'importe où ? Non, bien sûr.

Tâchons de déterminer si ce projet est un bon projet, ou un mauvais projet, pour l'intérêt commun.
Tâchons d’avancer sur quelle transition énergétique, et quel avenir, pour l'intérêt commun, ici dans la Piège et le Lauragais Audois.

Grand Bassin de Castelnaudary, photo-montage (hauteur max. collines: 120m ; éoliennes: 150m)
Grand Bassin de Castelnaudary, photo-montage (hauteur max. collines: 120m ; éoliennes: 150m)

2. Transition énergétique et territoire

La transition énergétique, c’est-à-dire l’objectif de maîtriser le réchauffement climatique pour sauver le climat, la biosphère, la biodiversité et l’avenir de l’humanité, c'est passionnant, et c'est complexe.

Les enjeux, et les enseignements à tirer à ce jour, sont détaillés ici :
https://naturapiegelauragais.fr/fr/eolien-industriel/energie/transition-energetique-et-territoire

La conclusion, c’est que :

  • A ce jour, il n'existe pas de source d'énergie renouvelable idéale, qui ne serait pas intermittente, et qui pourrait se passer du recours massif aux énergies fossiles (fortes émettrices de CO2, gaz à effet de serre). Excepté l'hydro-électrique, mais on est déjà proche des capacités maximum.
  • Oui, il est possible de sortir du nucléaire. Mais cela n’est qu’une partie du problème.
  • Or, si on procède trop rapidement et de façon anarchique, si on brûle les étapes, alors on participe au réchauffement climatique, au lieu de le combattre ; et les objectifs de sauver le climat (GIEC, COP­21) se retrouvent hors d’atteinte, comme par exemple en Allemagne, pays pourtant en pointe des énergies vertes, mais qui a aussi besoin d'énergies sales. Et ce, alors que la France, aujourd’hui, est un bien meilleur élève : notre production électrique rejette entre 5 et 15 fois moins de CO2/kWh que l'Allemagne
  • Le GIEC estime que la transition énergétique, incluant la sortie du nucléaire, réalisée de façon raisonnée dans l'intérêt du climat et de la biosphère, prendra plus de 30 ans.
  • Les progrès technologiques majeurs à venir seront nécessaires pour franchir le cap décisif.

 

En attendant ces progrès technologiques, que faire ? Que faire à l'échelle des territoires ?

  • Ne pas condamner notre avenir ! Ne pas céder à l’anarchie, ne pas faire n’importe quoi, n’importe où.
  • Faire des projets de transition énergétique raisonnés, responsables, adaptés au territoire considéré.
  • Pour cela, inscrire ces projets en cohérence avec les enjeux et stratégies d'aménagment du territoire et de transition énergétique, comme l'impulsent la Région, la Préfecture et le Conseil Départemental de l'Aude.
  • La transition énergétique et la défense de la biodiversité sont deux piliers de l'action écologique. Il ne saurait être question de les opposer. Il s’agit donc de faire des projets de transition énergétique qui soient dans l'intérêt des territoires et de la biodiversité, et non pas dans l'intérêt unique du profit maximal des promoteurs.
  • Donc concrètement, que faire ici ? C’est dicté par les enjeux majeurs pour notre territoire, ci-dessous.
  • Notre conclusion, développée ci-dessous, c’est qu’ici, dans la Piège audoise, l’éolien industriel terrestre serait une catastrophe. En revanche, entre autres alternatives, les serres photovoltaïques sont une approche vertueuse et porteuse d’avenir, dans l’intérêt de tous, y compris de la biodiversité.

3. Biodiversité

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Il y a disparition de masse et rapide de la biodiversité.
Pour les oiseaux, c’est 30% de recul des populations en 15 ans (source : Museum d'Histoire Naturelle / CNRS, mars 2018).

Ici, nous sommes dans la Zone de Protection Spéciale NATURA 2000 "Piège et Collines du Lauragais".
Le classement NATURA 2000 découle du caractère exceptionnel de ce territoire pour la préservation des oiseaux, notamment des rapaces.

« Transition entre deux milieux, la plaine lauragaise et le piémont, mais aussi entre les climats océanique et méditerranéen, sur les premiers contreforts du massif pyrénéen.
Sa singularité : Ses paysages extrêmement vallonnés aux sols cultivés, entrecoupés de bandes boisées.
L'alternance de ces milieux cultivés et sauvages fait la diversité et la spécificité de l'avifaune de cette zone, certains oiseaux nichant au sol dans les cultures, tandis que d'autres évoluent dans les espaces boisés que constituent les crêtes, les fonds de vallons et les haies ».   extraits documents Natura 2000

 

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Précisément ici, sur les 2 sites souhaités par les 2 promoteurs, les enjeux de protection de la ZPS NATURA 2000 ont été cartographiés à "très forts à exceptionnels". C'est le niveau de sensibilité maximum en Europe.


En effet, précisément ici, le long de la ligne de partage des eaux, avec les courants ascendants et le terrain mixte (bois, landes, champs cultivés), c'est le territoire des rapaces.

Ici, c'est également un couloir de migration, à ce jour préservé :
https://naturapiegelauragais.fr , cartographie de l’Aude (activer la couche cartographique « Couloirs migratoires préservés")

C’est précisément ici que les 2 promoteurs souhaitent réaliser leur projet éolien industriel.
Or, l'éolien industriel et les rapaces sont ennemis mortels.
https://naturapiegelauragais.fr , éolien industriel et rapaces

 

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Citations d’Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO, en juillet 2017 :

« Nous sommes favorables aux énergies renouvelables. Mais pas n'importe où, pas n'importe comment. »
« Si vous mettez de l'éolien sur une zone de migrations, vous êtes sûr que vous allez avoir un
impact épouvantable. »
« Nous ne voulons
pas d'éoliennes dans les ZPS, les Zones de Protection Spéciale Natura 2000, là où on a évalué la plus grande richesse en biodiversité, donc il s'agit simplement de les mettre ailleurs »
« La transition énergétique ne peut pas s’exonérer de la prise en compte de la biodiversité. »

https://naturapiegelauragais.fr , les procès en cours (contre EDF E-N, pour destruction d’espèces protégées – aigle royal, …)

  • Alors, deux projets éoliens industriels géants, ici, sérieusement ?!
  • Précisément ici, où les enjeux de préservation de la biodiversité sont au niveau de sensibilité maximum en Europe ?
  • Veut-on être la vitrine en France, le modèle désolant de ce qu’il ne faut pas faire ?
     

4. Attractivité, tourisme

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Bassin d'emploi, lieu de vie

Une préoccupation majeure pour le département de l'Aude est d'attirer les "forces vives" de demain.
Ici, on a la chance d'être à courte distance de Toulouse et de son bassin d'emploi très dynamique, tout en étant dans une zone à la nature préservée. Ici, on attire des forces vives, des gens qui travaillent en lien avec ce bassin d'emploi, et qui choisissent le cadre de vie remarquable qu'offre notre territoire.
Ici, on attire de nombreux expatriés venus de partout dans le monde (UK, USA, Allemagne, Pays-Bas, …).
Ce faisant, tous ces nouveaux arrivants contribuent en retour à l'activité écoomique locale.

  • Veut-on se passer de cette chance ?

Tourisme

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Le tourisme, notre très grande chance !
Nous sommes un territoire unique, d’une grande beauté, à proximité immédiate du Canal du Midi. Le label Natura 2000 est une promotion en or pour cette nature préservée, avec la Ganguise et les nombreux châteaux du pastel.

Une enquête a été menée en 2017 sur un corpus de 1280 touristes accueillis en Gîtes et chambre d'hôtes de l'Indre :
http://association-hebergeurs-touristiques-indre.com/PDF/Article_AHTI_Une_etude_et_un_sondage_edifiant.pdf


« Quel serait l'impact de l'implantation d'éoliennes industrielles sur votre choix de destination touristique ? »

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Distance projet éolien - Canal du Midi : 2.8km
Distance projet éolien - Grand-Bassin de Castelnaudary : 5.5km

  • Veut-on se passer, aussi, de cette chance ?


De plus, vis-à-vis du Canal du Midi, le projet éolien serait situé en zone tampon sensible. En infraction complète avec les règles fixées par l’Etat et par l’Unesco ; au risque de contribuer à la perte du classement Unesco, qui est déjà malmené.

https://naturapiegelauragais.fr , Canal du Midi et Unesco

  • Ca aussi, veut-on s'en passer ?

5. Aménagement du territoire

Habitations (cercles) et chambres d’hôtes (marqueurs) directement exposés à l’un des sites éoliens souhaités par les promoteurs
Habitations (cercles) et chambres d’hôtes (marqueurs) directement exposés à l’un des sites éoliens souhaités par les promoteurs

L’Etat est le garant de la cohérence d’aménagement du territoire, au regard des enjeux auxquels les territoires sont confrontés.
Ici, dans la Piège audoise, l'Etat a déjà tranché :
Le plan éolien de la Préfecture de l’Aude édicte de façon très argumentée qu’ici, il ne doit pas y avoir d'éolien industriel.

https://naturapiegelauragais.fr , extraits du plan éolien Audois

Voilà pourquoi, sur la base de la parole de l'Etat, ici, on s'installe, on construit des projets de vie, on s'investit, on crée de l’activité, on ouvre des chambres d'hôtes, etc.


La Région Occitanie, elle aussi, raisonne en terme de cohérence d’aménagement du territoire, avec tous les enjeux qui s’y rapportent (y compris celui de la préservation de la biodiversité). Elle agit de façon volontariste au travers du schéma régional « Occitanie 2040 ».

Il en est de même pour le Conseil Départemental de l’Aude. Son "plan de territoire à énergie positive", élaboré en 2018, établit des stratégies ambitieuses et volontaristes (très forte augmentation de la production d'énergies renouvelables), construites à l’écart de l’interférence des "promesses d'industriels".
Ainsi, ce plan se veut structurant pour l'aménagement du territoire, et porteur de cohérence, afin de mettre un terme à l'anarchie et au grand n'importe quoi.
Ce plan s’articule par territoire et par filière d’énergie verte. Concernant le territoire de la Piège, la filière de l'éolien industriel en est exclue.

La Dépêche - Energies vertes : l'Aude veut plus de cohérence

6. Conclusion

Le projet éolien industriel de ces deux promoteurs serait une catastrophe pour notre territoire.

Pourquoi chasser des gens de chez eux, des dizaines de familles, de nombreuses chambres d'hôtes, dans cette zone qui n'est pas un désert démographique ?
Pourquoi chasser des gens de chez eux, alors que l'Etat, justement, a dit qu’ici, c'est un territoire qui ne doit pas être un territoire d'éolien industriel ? et qu’au contraire, c'est un lieu de vie, un lieu de projets vertueux en lien avec la biodiversité, avec l'agro-écologie et le tourisme vert ?

On a tout pour devenir un modèle vertueux de la transition énergétique, déjà via le projet innovant de serres photovoltaïques de la Piège, qui est sur les rails.
Alors, pourquoi chercher à devenir, au contraire, le modèle consternant de ce qu'il ne faut pas faire ?

Pourquoi déclarer la guerre à la biodiversité, ici où elle est au niveau d'enjeu de préservation Natura 2000 le plus élevé en Europe ?

Pourquoi condamner l'attractivité du territoire, ici où le potentiel est énorme dans cette nature préservée à proximité de Toulouse ? Pourquoi condamner le tourisme en plein essor, ici dans la Piège et jusqu'à Castelnaudary ?

Les promoteurs tentent. Ils tentent envers et contre tout, envers et contre les règles de la Préfecture, contre les plans du Conseil Départemental, contre les appels des associations environnementales.

Nous, citoyens, élus locaux, nous n'avons aucune raison de nous sacrifier et de sacrifier notre avenir commun, nous n'avons aucune raison de nous soumettre aux souhaits et aux intérêts des promoteurs.
En réalité, ici dans la Piège Audoise, la situation est claire. La collectivité a établi, et acté, qu'ici, l'éolien industriel, c'est non. Partant de là, nous avons un monde d'opportunités, pour être acteurs de la transition énergétique. Entre autres possibilités, les serres photovoltaïques pourraient être une approche vertueuse et porteuse d'avenir, dans l'intérêt de tous, y compris de la biodiversité. Autre exemple, la géothermie, dont le potentiel en France et dans la région est très important et très peu exploité. Simplement, ici, ce sera sans éolien industriel.

Nous invitons celles et ceux qui partagent notre vision, à nous rejoindre, pour :

  • Exprimer notre refus face au souhait des 2 promoteurs de nous imposer leur projet éolien industriel, qui serait catastrophique vis-à-vis de l'avenir du territoire et de la biodiversité.
  • Enjoindre nos élus, et tout volontaire prêt à s'y investir, à œuvrer pour des projets d'énergies renouvelables citoyens, conçus dans l'intérêt du territoire, dans l'intérêt de tous ; comme par exemple à Luc-sur-Aude.
  • Soutenir ceux des projets industriels qui s'inscrivent dans la voie de projets vertueux et innovants ; comme le projet de serres photovoltaïques de la Piège.
  • Œuvrer tous ensemble pour un développement harmonieux de notre territoire, ici où la biodiversité exceptionnelle a besoin de l'agriculture et de l'élevage, ici où agriculteurs et éleveurs ont besoin du soutien de l’Etat Français et de l’Europe.


Que faire ?

  • Pour nous rejoindre, pour rester informés, pour peser sur les décisions qui seront prises concernant ces 2 projets : contactez-nous ; signez la pétition en ligne.
  • Portez la bonne parole de notre cause commune, faites passer le message autour de vous, de proche en proche.

 

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