Infrasons : Déclarations scientifiques et médicales récentes

En préambule, rappelons qu'en France, la distance légale d'une éolienne aux habitations est de 500 mètres.
Et rappelons que les 2 projets du Mas et de Payra, présentés par EDF E-N, délimitent les zones d'études des 2 projets, y compris la zone "finalisée" du Mas, à 500 mètres des premières habitations (et à 1.2km de l'église de Cumiès ; à 1.1km du début du village du Mas-Saintes-Puelles, à 1.5km de l'église).

 

En France

Commençons non pas par un exposé scientifique, mais par un retour d'expérience du terrain, raconté par la responsable de projet EDF E-N ; les citations ci-dessous sont issues de ses propos tenus le 15/02/2015 lors d'une permanence à Payra sur l'Hers

Sur Conilhac, on avait perturbé la télé. Au village de Conilhac, les gens avaient des perturbations sur leur télé, ils voyaient quasiment le mouvement des pales sur la télé. Ca a été solutionné pour tout le village en mettant un amplificateur au village, et pour les quelques maisons isolées pour lesquelles on a pas réussi à rétablir un signal, on les a équipées d'un récepteur TNT.

Pour information, le parc éolien EDF-EN de Conilhac-Corbières :

  • est récent : il a été mis en service en août 2014
  • il comprend 4 éoliennes, de 93,5m de haut, donc la plus proche est située à 900 mètres du début du village, et à 1.4km de l'église.

à comparer aux 6 éoliennes prévues au Mas-Saintes-Puelles, de 130m de haut, dont la plus proche pourrait se situer à 500m des premières habitations, à 1.1km du début du village, et à 1.5km de l'église.

Personnellement, l'idée qu'il faille booster les signaux pour que je puisse recevoir la télé et la radio malgré le brouillage des pales des éoliennes ne m'enchante guère ; mais ce qui m'interpelle au plus haut point, c'est l'idée que, non pas la télé ou la radio, mais mon corps, et celui de mes enfants, soit en permanence soumis à ces ondes et interférences en provenance des pales des éoliennes.

 

Par le docteur Laurent CHEVALLIER, Article publié dans Le Point du 24/10/2014

Mes inquiétudes, en tant que médecin et membre de l'association Médecins européens pour un environnement plus sain en cours de constitution, portent sur la santé. Un rapport de l'Académie nationale de médecine, publié en 2006, conclut à la nécessité de suspendre (ou interdire) l'édification des éoliennes d'une puissance supérieure à 2,5 mégawatts situées à moins de 1 500 m des habitations. Ce sont effectivement de véritables installations industrielles induisant des nuisances, notamment sonores. 
Les éoliennes industrielles sont en effet classées dans les ICPE : installations et usines susceptibles de générer des risques ou dangers. Plusieurs études scientifiques sont en cours de publication, leurs résultats recommanderaient que les éoliennes ne soient pas implantées à moins de 2,5 km des habitations. Ainsi, les observations cliniques du Dr Michael Nissenbaum sur deux sites éoliens dans l'État du Maine aux États-Unis indiquent qu'il existerait une corrélation entre la distance habitations-éoliennes et les problèmes de santé des résidents.

Un certain nombre de médecins ont d'ores et déjà identifié de multiples troubles de santé liés à la mitoyenneté avec ces machines industrielles. A été défini médicalement le "syndrome éolien", qui comprend l'augmentation de maux de tête (les bruits et les turbulences comme facteurs déclenchants de migraines), des bourdonnements d'oreilles à type d'acouphènes, des troubles du sommeil, une majoration des troubles anxio-dépressifs, parfois l'apparition, comme le souligne le Dr Jean-François Ferrieu, de "nausées, vertiges, palpitations, l'ensemble de ces troubles chroniques pouvant favoriser d'authentiques dépressions" 
Cette dimension n'est pas prise en compte, ou insuffisamment, par les pouvoirs publics, probablement par défaut d'information. Pendant ce temps-là, différentes entreprises locales, qui, le plus souvent, revendent ensuite les droits d'exploitation à des sociétés internationales juridiquement très bien structurées, continuent à faire pression sur les municipalités afin d'accélérer les mises en chantier, à parfois 500 m des habitations, de parcs éoliens, car ce ne sont jamais des éoliennes isolées qui sont implantées mais des groupes aux effets démultipliés. La responsabilité des préfets est à ce jour engagée, puisque ce sont eux qui délivrent les permis de construire.

Au vu des éléments actuellement disponibles, il paraîtrait judicieux, par principe de responsabilité, de recommander des distances minimales de 5 km entre les éoliennes industrielles et les habitations. Idéalement, il serait souhaitable de geler dès maintenant tous les projets en cours et d'approfondir la dimension santé pour ne pas induire de nouvelles pathologies sur une grande échelle.

 

Courriel du Docteur Pierre Allary à son député , décembre 2015
Reproduit avec l'autorisation du Dr P.Allary (extraits)

La biologiste et docteur ès sciences Nicole LACHAT a su mettre en évidence la relation qui existe entre les symptômes médicaux et la production d'infrasons.
Les symptômes du syndrome éolien sont:
1- Des maux de tête.
2- Des troubles du sommeil.
3- Des acouphènes.( bourdonnements d'oreilles que la médecine actuelle ne sait pas soigner.)
4- Des vertiges.
5- Des problèmes de concentration et de mémoire.
6- Une irritabilité ou de l'angoisse,voire des syndrômes dépressifs.
7- Une fatigue persistante.
8- De la tachycardie.
De nombreuses communications scientifiques ont été faites sur ce sujet dans divers pays: CANADA, ETATS UNIS, ROYAUME UNI, AUSTRALIE, ALLEMAGNE, etc..., et arrivent toutes aux mêmes conclusions.

En tant que médecin exerçant sur le secteur depuis des années, j'ai constaté une recrudescence de ces symptômes, notamment les troubles du sommeil ,les maux de tête et surtout les acouphènes, depuis la mise en service du premier parc éolien de LESTERPS- SAULGOND.

Habitant moi-même LESTERPS, à proximité de ces éoliennes, je constate que ma femme présente des insomnies, des cauchemars, des maux de tête et des acouphènes depuis la création de ce parc; symptômes qu'elle n'avait pas auparavent et qui disparaissent quand les turbines sont à l'arrêt.

Depuis quelques années, je note une augmentation importante de troubles du sommeil et d'acouphènes ainsi que de céphalées dans ma clientèle. Il est indéniable que les infrasons engendrés par les éoliennes entrainent des problèmes médicaux chez un certain nombre de sujets.

Il est regrettable qu'aucune étude officielle impartiale n'ait été faite sur ce sujet.

 

Interview du Dr Francis AUGRY De GUERVILLE , 10 février 2014

Médecin généraliste en Corrèze


Citations extraites de l'interview :

Dans le syndrome éolien, il y a essentiellement 4 symptômes qu'on retrouve quasiment constamment : 

- Les céphalées (maux de tête). Les gens qui sont migraineux ont davantage de migraines (en fréquence et intensité) ; et on peut avoir des céphalées chez des gens qui n'ont jamais rien eu auparavant.
- Les acouphènes (sifflements d'oreille quasiment continus), qui ne connaissent aucun traitement valable. Si jamais un patient développe des acouphènes, il les gardera sa vie durant.
- Les troubles du sommeil. Dûs aux infrasons, qui provoquent des insomnies, parfois des cauchemards. 
- Les troubles de l'équilibre, vertiges, et parfois des nausées et vomissements.
Ces symptômes se retrouvent chez des personnes situées jusqu'à 3km d'éoliennes.

 


 

En Allemagne

ALERTE DES MÉDECINS ALLEMANDS SUR LES INFRASONS

Extrait de presse, Économie Matin du 26 mai 2015 

La grande conférence des médecins allemands, réunis en congrès à Francfort du 12 au 15 mai 2015 vient de lancer une alerte (Beschlussprotokoll – Deutschen Ärztetages – Frankfurt – 12. bis 15.05.2015) concernant l’impact néfaste sur la santé de l’implantation d’éoliennes à proximité des habitations.

Les médecins allemands pointent surtout les risques liés aux basses fréquences et aux infrasons (moins de 7 Hz). Leur rapport est une véritable bombe : il souligne les effets sanitaires néfastes des fréquences éoliennes inférieures à 1 Hz et mentionne des effets potentiels sous la seule action des vibrations solidiennes générées par le mât ! La motion considère que ces effets se propagent jusqu’à 10 kilomètres. 

Plusieurs études, aux USA et en Europe avaient déjà attiré l’attention sur les dangers des infrasons émis par les éoliennes en action. Acouphènes, perte d’équilibre, perte de sommeil, dépression étaient les maux les plus fréquemment mentionnés. Rappelons que les infrasons ont été étudiés très sérieusement par les grandes armées du monde après la dernière guerre mondiale, comme arme contre l’adversaire. La fréquence de 7 Hz a même été appelée en France « la fréquence tueuse ». 

Le débat sur la distance minimum aux habitations fait rage en France, au moment où le gouvernement, sous la pression de ses alliés Verts, veut imposer quelques 15.000 éoliennes dans les campagnes françaises. (…) En 2014, l’Etat du Wisconsin aux USA a commandité une étude sanitaire à 4 cabinets d’acoustique très spécialisés. Tous les 4 ont conclu que les infrasons constituaient un problème grave susceptible de compromettre l’implantation des éoliennes à l’intérieur des terres. De nombreuses études viennent confirmer les craintes émises depuis longtemps : étude Schomer sur les migraines, nausées et vertiges dans l’oreille interne, étude Mikolaiczak sur les marqueurs de stress, étude Cooper commanditée par l’industrie aux USA (Pacific Hydro) sur l’impact des infrasons sur la santé, étude Swinbanks sur les effets sanitaires des infrasons éoliens.

 

Aux Etats-Unis

Par le docteur Carl V Phillips ; rapport publié dans le Bulletin of Science, technology and society en août 2011. Extraits (traduits)

Comme dans le cas des méfaits du tabac dans lequel il a activement travaillé, C V Phillips dénonce le rôle de la filière professionnelle et des gouvernements dans la désinformation de la population.

Il y a des preuves accablantes que les éoliennes causent de graves problèmes de santé chez les riverains, dans une proportion non négligeable et dont l’origine est généralement liée au stress. Les rapports ont établi la gravité des problèmes et leur causalité. 

Ces turbines produisent du bruit dans les plages sonores et inaudibles ; de nombreuses personnes vivant à proximité présentent toute une série d'effets sur la santé qui semblent être les manifestations d'une réaction à un stress chronique ou quelque chose de similaire.

Cependant, de nombreux commentateurs (dominés par ceux qui tirent profit de subventions des gouvernements nationaux pour la construction d'éoliennes, en particulier les sociétés d'énergie et les gouvernements locaux) ont affirmé à plusieurs reprises qu'il n'y avait aucune preuve du risque. Cela semble convaincre ceux qui ne connaissent pas le problème et sont convaincus que les éoliennes sont une source d’énergie « écologique » (croyance qui fait débat) et sont persuadés que tout ce qui est « vert » est sans danger pour les personnes. Alors qu'il est typique pour les industries et leurs partisans de minimiser les risques et soutenir que les avantagesjustifient ce risque. Dans le cas présent, la négation catégorique de la preuve aussi bien par les promoteurs que par le gouvernement n’est pas sans rappeler des dénégations telles que "rien ne prouve que le tabagisme cause le cancer" ou "L'Irak possède des armes de destruction massive."

Cependant, contrairement à la plupart des dénégations de l'industrie ou aux casus belli, où des penseurs critiques savent exercer un certain scepticisme avant d'accepter les affirmations, le déni de l'évidence pour les éoliennes semble avoir entrainé la plus grande crédulité parmi ceux dont on se serait attendu à plus de sens critique. Cela, peut être parce que la preuve épidémiologique est difficile et que les efforts pour nier le problème ont pu donner l’illusion de la science.

Nos connaissances actuelles indiquent qu'il ya des risques importants pour la santé dans l'exposition actuelle, et nous ne savons pas comment réduire ces risques autrement qu’avec une distance d’éloignement des éoliennes de plusieurs kilomètres des maisons.
La politique publique peut tout à fait affirmer que le prix à payer est justifié par les avantages. Mais la réalité doit être connue, y compris une quantification des impacts sur les riverains, qui n'a pas été faite. Ceux qui prétendent qu'il n'y a pas de graves répercussions sur les riverains ne peuvent pas contribuer à une analyse utile. D’honnêtes divergences sur des points scientifiques sont toujours possibles. Mais lorsque les partisans d'un argumentaire essaient constamment de nier l'existence même de la preuve contraire, d’affirmer l’inverse, de faire référence à des règles absurdes ou inexistantes, de considérer des suppositions comme si elles étaient des faits prouvés, de jouer sur les mots pour dénigrer les rapports et blâmer les victimes, alors ils ne sont pas honnêtes, scientifiques ou moraux. Ils empêchent la mise en place d’une politique publique optimale et écornent la crédibilité de la science comme outil d’information des politiques.  

En outre, étant donné que leur manque d’arguments plausibles suggère qu'ilsn’ont aucun argument défendable à proposer, leur persistance à donner des arguments fallacieux est directement responsable des conséquences sanitaires sur un nombre important de personnes. 

Bien que le défaut de modèles pour expliquer les problèmes observés ne constitue pas la négation de ces problèmes, cela implique que nous ne savons pas ce qui pourrait en atténuer les effets, à part des kilomètres d’éloignement. Aucune analyse politique ne justifie d’en imposer l’impact sur les riverains.

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